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Pourquoi vous devriez lancer un blog

Image de Axel Antas-Bergkvist - Unsplash

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Pourquoi vous devriez lancer un blog

·17 mins
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Michael “Themimitoof” V.
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Michael “Themimitoof” V.
Sommaire

Après avoir relancé mon blog, je me devais d’essayer de vous convaincre à votre tour de lancer votre propre blog dans un contexte auquel les réseaux sociaux deviennent de plus en plus toxiques et où la désinformation règne.

Tenir un blog est un excellent projet créatif et de liberté d’expression ancré dans les racines d’Internet. Mais avant de rentrer dans les détails, laissez-moi vous faire un petit point historique.

C’est quoi un blog ?
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Un blog, aussi appelé web log (journal web), c’est un journal en ligne tenu par des individus pour partager leurs réflexions, leurs passions ou encore développer un sujet précis. Les blogs sont également utilisés par des institutions, des associations ou encore des gouvernements pour communiquer sur leur marque, leurs projets ou encore diffuser les communiqués de presse et tout ce qui concerne une organisation ou un gouvernement.

Un blog peut être un site à part entière ou une section d’un site sur lequel on publie des articles communément appelés billets ou posts. Sur un blog, le contenu est présenté sous forme ante-chronologique, c’est-à-dire que le contenu le plus récent est affiché en premier. On peut ensuite organiser le contenu avec des étiquettes (tags) et des catégories.

Pour la petite histoire, il faut savoir que s’échanger des messages, des notes, des documents ou encore ces pensées était possible dès les premiers réseaux informatiques avec ARPANET, Cyclades puis au travers des réseaux communautaires et des BBS (Bulletin Board System) dans les années 70 qui nécessitaient qu’une ligne téléphonique et d’un ordinateur. En France, c’est grâce au Vidéotex dans les années 80-90 que nous connaissons tous sous le nom de Minitel que l’autopublication en ligne va se démocratiser au travers de services sur le 3615. Ici, c’est l’État qui vous offre gracieusement le terminal. Plus tard, au début des années 90 avec la démocratisation d’internet et l’invention du World Wide Web (et ce que vous connaissez aujourd’hui du Web), le protocole HTTP et l’HTML, la création de protocoles alternatifs comme Gopher et les réseaux Usenet, les journaux personnels ont pu voir le jour sous une nouvelle forme, plus graphique et plus personnelle.

Une scientifique utilisant un ordinateur de type Telex 270
Scientifique utilisant un Telex 270. Image du CDC provenant de Unsplash

C’est en 1997 que le terme « weblog » va apparaître grâce à Jorn Barger qui cherchait une façon de décrire son propre site. Plus tard en 1999, Peter Merholz officialisera le terme blog. Il faut savoir qu’à cette période, il est nécessaire d’avoir quelques compétences pour créer son propre site. La plupart des sites étaient statiques et utilisaient uniquement de l’HTML. C’est grâce aux technologies comme CGI, JSP, Perl, puis PHP que les sites ont pu progressivement devenir dynamiques permettant de les alimenter plus facilement.

À la même période, les plateformes permettant de créer des journaux et des blogs commencèrent à apparaître. LiveJournal, Blogger, Movable Type puis plus tard Wordpress étaient parmi les principales plateformes disponibles. En France, c’est Skyblog qui dominait, largement utilisée par la jeune génération. D’autres plateformes comme OverBlog et CanalBlog étaient également fortement installées dans le paysage français. Elles ont toutes permis à des millions d’internautes d’avoir leur propre espace sur Internet sans la nécessité d’avoir des connaissances spécifiques.

Pour les individus et les entités ayant des compétences pour gérer leur propre bout d’internet, de nombreux CMS ont fait leur apparition sur Internet comme Movable Type en 1999, très populaire et gratuit pour un usage personnel (jusqu’à un changement de licence en 2003 qui a contribué plus tard au succès de Wordpress). En Europe, PHP-Nuke est né en 1999 et a connu une grande popularité à travers le monde. Typo3 est né en 1997 dont parmi les contributeurs, beaucoup de français (certains d’anciens collègues), SPIP est né en France en 2001 tout comme DotClear en 2002 qui a été le moteur pour Gandi Blog et dont son créateur a été mon head of engineering pendant quelques années chez Gandi. De l’autre côté du globe, aux États-Unis, le CMS Drupal est sorti en 2001 et Wordpress en 2003. Ce sont encore aujourd’hui les CMS les plus massivement utilisés et Wordpress domine carrément le marché malgré les récentes controverses.

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C’est grâce à toutes ces solutions que le paysage du blogging s’est frayé un chemin dans le paysage numérique en France et partout ailleurs dans le monde dans les années 2000-2010. Grâce entre autres aux blogrolls (des listes de blogs recommandés par d’autres blogueurs), la syndication du contenu (rendre son contenu disponible sur d’autres sites) et la reconnaissance des blogs par les médias ont permis à travers différents concours et prix des blogs à sortir certains blogueurs de l’ombre. Les CMS open-source populaires ont également donné une opportunité aux médias traditionnels de développer un canal numérique à moindre coût ainsi que la création de nouveaux médias numériques. Et grâce aux régies publicitaires comme Google Adsense et MSN AdCenter (devenu Microsoft Ads), il fut possible de générer quelques revenus.

À partir de 2006-2007, c’est une forme plus légère de blogging fit son apparition en apportant le concept de micro-blogging, largement démocratisé avec notamment Jaiku, Twitter (X) et Tumblr. C’est la forme de publication que vous connaissez aujourd’hui le mieux avec Twitter (X), Bluesky, Mastodon, Facebook, LinkedIn et même Instagram.

Avec l’arrivée de Medium en 2012, un nouvel essor pour le blogging débarque. La plateforme propose un espace minimaliste, personnalisable (moins aujourd’hui) sans trop de distractions et simplifie la mise en avant des contenus. Elle propose également une monétisation au travers des affiliations et plus tard, grâce au partner program qui va faire venir beaucoup de startup et de grandes entreprises sur la plateforme ainsi que des individus hyper spécialisés, particulièrement dans la tech et rendre la plateforme populaire dans différents secteurs.

C’est en 2016-2017 que le blogging traditionnel connait un véritable déclin. Les réseaux sociaux deviennent si incontournables que de nombreux blogs disparaissent des internets. Toutefois, les newsletters ainsi que les Podcasts regagnent du terrain et un tout nouveau souffle. Substack et Ghost ont permis à leur échelle de remettre au goût du jour les newsletters tout en proposant des outils de monétisations. Quant aux Podcasts, alors un média de niche, les audiences étaient en chute libre et les émissions étaient au fil du temps abandonnées. Mais c’est grâce à des podcasts à succès, les améliorations technologiques et les investissements massifs par des sociétés comme Spotify avec le rachat de plusieurs médias en 2019 que les podcasts sont petit à petit redevenus incontournables avec aujourd’hui près de 600 millions d’auditeurs à travers le monde.

Aujourd’hui, les réseaux sociaux dominent Internet parsemés de désinformation et d’une certaine toxicité.

Les réseaux sociaux ont tué le blogging et nos cerveaux
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Les réseaux sociaux ont captivé toute notre attention et notre temps grâce au petit écran. Nous passons tellement de temps sur notre téléphone que la plupart des individus sont incapables de s’ennuyer sans dégainer leur téléphone à la moindre seconde dans une file d’attente.

Les réseaux sociaux sont de véritables drogues, des shoots de dopamine à chaque fois que l’on y accède. Photos de chats, vidéos de gens qui se fracassent la tête, votre influenceuse préférée à Dubaï ou dans un endroit paradisiaque sur cette (belle) planète, le cycliste qui vient de se faire couper la route par un automobiliste, les commentaires horripilants sous un tweet ou une vidéo sur Instagram, ce complotiste américain qui tente de vous prouver que la terre est plate ou encore ce média qui vous annonce la potentielle suppression de deux jours fériés pour remplir les caisses suite à l’augmentation du budget de la défense. Vous ne vous en êtes pas rendu compte mais vous êtes restés une heure sur le trône, vous avez ri et maintenant vous êtes en colère. En colère contre des contenus que vous avez visionnés et en colère contre vous-même.

Les réseaux sociaux ont une base commune : vous permettre de vous connecter avec vos amis et avec des gens sur Internet. Un outil merveilleux qui m’a permis de rencontrer de belles personnes dont certaines que je côtoie encore aujourd’hui ou encore de se tenir informé sur des sujets dont nous portons intérêt. Toutefois, les algorithmes, les interactions nuisibles, les notifications incessantes, et l’océan de contenu vous empêchent de vous déconnecter et de regarder autour de vous. Le rachat de Twitter par Elon Musk, les choix délibérés de Meta vis-à-vis des contenus, le contexte géo-politique mondial et l’avènement de l’intelligence artificielle, plus particulièrement des LLM et des IA multimodales ont marqué un véritable tournant sur la désinformation. La recherche du buzz, la manipulation des populations, le profit et la méchanceté grâce au pseudo-anonymat sur Internet ont rendu les différents réseaux sociaux (Twitter/X, Facebook, TikTok, Instagram, LinkedIn, Threads, Bluesky, Mastodon, etc.) comme des endroits que l’ont finit par détester.

Face à tous ces changements, il est important, en tant qu’Humains, de prendre conscience des risques liés au doomscrolling et aux risques de dépendances et de dysrégulation dopaminergique. Il vaut mieux reprendre le contrôle sur ces outils pour limiter les dérives perçues plutôt que de se faire absorber. Mais il est également urgent de prendre conscience et de prendre le temps de se déconnecter, de prendre du temps pour soi et se donner à d’autres activités ludiques et créatives.

L’impact (négatif) des technologies et leur impact sur nos vies est un sujet qui me touche particulièrement. En tant que technophile, j’aimerais un jour aborder un plus en détail ce sujet au travers d’articles et d’expériences sur ce blog.

Depuis avril, après la publication de mon précédent article, j’ai constaté un mouvement de prise de conscience sur l’impact négatif des réseaux sociaux sur leur vie. Certaines personnes ont lancé un blog (que j’ai rapidement ajouté à mon agrégateur de flux RSS), certains ont relancé leur blog en s’évinçant de certaines contraintes comme j’ai pu le faire moi-même, d’autres ont complètement quitté les réseaux sociaux. C’est un signal fort qui démontre un souhait de reprendre le contrôle sur certains aspects de leur vie.

L’écriture est une thérapie, le blog son outil
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L’écriture est une excellente thérapie pour n’importe quel individu. Écrire permet de libérer la pensée, de mettre des mots sur nos émotions, nos peurs, nos souvenirs, nos rêves et tout ce qu’il ce passe dans notre tête. Écrire permet de prendre du recul sur un événement, sur un sujet précis. Il permet de stimuler sa mémoire, développer un nouveau vocabulaire, de nouvelles structures rédactionnelles, être créatif et surtout, de renforcer l’estime de soi. Écrire, c’est prendre du temps pour soi.

En choisissant un blog comme support, vous vous octroyez la possibilité de faire l’inverse de ce que vous faites sur les réseaux sociaux. Vous pourrez prendre du temps pour analyser et évoquer un sujet, une pensée, le tout, avec du recul. Vous ne serez pas contraint par 280 caractères ni par les algorithmes et les interactions nuisibles. Contrairement aux réseaux sociaux, le contenu de votre blog vous appartient et vous êtes libres de présenter vos pensées comme vous le souhaitez. Vous contribuerez à la décentralisation du Web et sans le savoir, vous adhérerez aux initiatives de l’IndieWeb en installant votre nouvelle maison numérique en dehors des plateformes centralisées. C’est d’ailleurs ce que l’on appelle le principe POSSE (Publish On your Own Site, Syndicate Everywhere). L’idée est de publier votre contenu avant tout sur votre propre blog, puis de le redistribuer ou de le relayer sur les réseaux sociaux. Ainsi, vous conservez toujours la pleine propriété et le contrôle de vos créations, même si les plateformes sociales venaient à disparaître ou à changer leurs règles.

Diagramme representant le concept POSSE où la source est le site puis est syndiquée sur d’autres plateformes
Diagramme représentant le concept POSSE

Créer votre blog, découvrir et lire d’autres blogs vous permet de vous tenir éloigné des algorithmes de recommandations, vous lisez du contenu de personnes que vous appréciez. En interagissant avec d’autres blogueurs, vous allez pouvoir développer votre réseau, créer de nouveaux liens et pourquoi pas collaborer sur un projet commun.

Avec l’aide d’agrégateurs de flux RSS comme Feedly, Inoreader, Reeder, FreshRSS, Miniflux, Feedbin ou encore Larafeed de Stanislas, vous évitez la tâche fastidieuse de naviguer d’un site à un autre. Tous les articles ainsi que les nouveaux sont regroupés à un seul et même endroit. Une bonne façon de dire stop à la lecture rapide et énergique des réseaux sociaux pour se reconnecter à la lecture lente.

Libre à vous de lancer un blog, une newsletter ou un podcast. L’important est de prendre du plaisir d’entreprendre un projet créatif, sans contraintes et peu importe la régularité de vos publications.

Comment je lance mon blog ?
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Il est désormais temps de vous lancer ! Avant de commencer, il est important de savoir si vous voulez commencer sans débourser d’argent ou en déboursant peu. Les dépenses principales seront le nom de domaine (que vous pourrez utiliser pour d’autres besoins/projets et pour des emails), l’hébergement Web ou le prix de la plateforme de blogging, et/ou dans certains cas, le prix de certains logiciels.

Vous pouvez obtenir un nom de domaine à partir de 7€/an, parfois moins (ATTENTION au prix des renouvellements !). Je vous recommande vivement d’enregistrer un nom de domaine, facile à retenir et que vous allez pouvoir garder longtemps. Un nom de domaine c’est votre identité numérique que vous pourrez utiliser pour plein d’usages.

Utiliser une plateforme en ligne
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Si vous cherchez une solution gratuite et sans aucune maintenance, je vous propose de regarder du côté des plateformes comme Substack, Medium, Wordpress.com ou encore Blogger. Il existe également de plus petites plateformes, indépendantes comme Write.as dont il est possible de passer par des instances WriteFreely gérées par des individus et associations. Certaines plateformes sont plus respectueuses de la vie privée et suivent le mouvement IndieWeb. D’autres vont vous permettre de mettre en avant vos contenus sur leur plateforme gratuitement et vous proposer de la monétisation, des analytiques ou encore la possibilité d’utiliser votre propre nom de domaine moyennant un abonnement mensuel. Dernier point, la majorité des plateformes sont centralisées et hébergées aux États-Unis, à vous de voir à quel point vous êtes confortables sur ce détail.

Si vous souhaitez prendre votre nom de domaine mais n’avoir aucune maintenance côté hébergement, je conseille également la plateforme Ghost.org. Bien que l’hébergement soit payant, il s’agit d’un super produit géré par une fondation. Leur logiciel est open-source, je l’ai utilisé pendant des années et je ne peux que vous le recommander. De plus, avec la sortie récente de Ghost 6, votre blog s’interface avec le web social ouvert (Mastodon, Threads, Plemora, Pixelfed, etc.) et offre un outil de commentaires et d’analytics nativement dans la solution.

Utiliser un hébergeur
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Si vous souhaitez enregistrer votre nom de domaine, je vous invite à regarder du côté des hébergeurs Web qui proposent généralement une offre d’hébergement Web avec une installation et une maintenance automatique de Wordpress ou d’un autre CMS (on verra le choix plus tard), le nom de domaine et même une adresse e-mail. Gandi.net vous propose une offre à partir de 2,40€/mois TTC avec un .fr inclus (renouvellement inclus dans le prix de l’hébergement), OVHCloud proposera la même chose avec le domaine inclus la première année seulement. Sinon, vous avez des offres chez o2switch, Infomaniak, Hostinger et plein d’autres hébergeurs associatifs francophones. Selon le plan d’hébergement, vous pourrez également installer d’autres sites sur le même espace, vous permettant à terme de réduire les coûts si vous avez d’autres projets à l’avenir. Sachez toutefois que certains hébergeurs vous proposent une offre gratuite comme les français d’AlwaysData, mais vous serez contraint par une faible allocation de ressources et un petit espace de stockage qui sera néanmoins suffisant pour débuter. Gardez en tête qu’un hébergement, c’est un serveur dans un datacentre qui consomme de l’électricité. Le gratuit à toujours des limites avec parfois des surprises (hébergement douteux, spam sur la plateforme, hacks, publicités injectées, vol de contenu, etc.). Soyez vigilants et privilégier des hébergeurs européens ou des associations connues.

Si vous avez quelques notions techniques, vous pouvez par ailleurs installer votre blog sur un VPS, un serveur dédié ou encore sur votre NAS ou un Raspberry Pi chez vous. Vous avez également les solutions d’hébergement de sites statiques comme Cloudflare/GitHub/GitLab Pages ou Netlify qui sont parfois gratuites. À titre personnel, je commence à de moins en moins aimer Netlify par le manque de support IPv6 et des soucis de disponibilités assez récurrents (le gratuit à des limites !).

Le choix du CMS
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Si vous utilisez un hébergement Web mutualisé, il est monnaie courante que PHP soit l’unique langage dynamique supporté (de temps en temps NodeJS est aussi disponible). Il existe trois principaux types de CMS ou d’outil de génération de site adaptés à nos besoins (oui car il existe des CMS headless et d’autres moins adaptés au blogging) : les CMS traditionnels avec base de données, les CMS dits Flat files et les sites statiques.

Les CMS traditionnels avec base de données sont les plus courants. Vous trouverez parmi les plus populaires, Wordpress suivi de Drupal et de Joomla!. Ils possèdent une importante communauté avec un large panel de thèmes et de modules pour personnaliser les sites aux goûts et aux besoins de chacun. Wordpress étant le plus populaire, je serai d’avis de vous aiguiller vers ce choix. Si toutefois vous préférez les solutions françaises, sachez que Dotclear et Spip possèdent également une belle communauté d’utilisateurs.

Si votre espace d’hébergement Web supporte NodeJS, vous pouvez aussi envisager Ghost, un CMS minimaliste concentré sur l’écriture. Il possède également des fonctionnalités de newsletter, de « membres » si vous souhaitez monétiser votre contenu et comme dit au-dessus, une intégration native avec le web social ouvert.

Illustration d’un CMS dit « traditionnel »
Illustration d’un CMS dit « traditionnel »

Les CMS dits Flat Files sont des CMS n’utilisant pas de base de données. À la place, le contenu est stocké dans des fichiers textes. Étant donné qu’il n’y a pas de base de données, il y a moins de risque que le site soit hors service si celle-ci est en maintenance et l’absence de base de données simplifie les sauvegardes régulières. À ma connaissance, il existe Grav qui est open-source et Kirby qui est payant (avec la possibilité de l’essayer gratuitement). Les deux sont super extensibles avec un large panel d’extensions et de thèmes disponibles sur Internet. Joachim m’a beaucoup parlé de Kirby, l’interface de gestion est super minimaliste et s’adapte à merveille à vos besoins. (Si j’avais connu Kirby par le passé, je pense que j’aurais migré mon blog dessus !)

Illustration d’un CMS dit « flat-file »
Illustration d’un CMS dit « flat-file ». Pas de base de données, juste PHP.

Pour finir, il existe les générateurs de sites statiques (abrégées SSG). Ce sont des outils qui prennent un ensemble de fichiers textes et qui génèrent des pages HTML. Pas de PHP, pas de bases de données, un simple serveur Web suffit. Il en existe des centaines mais les plus connus sont Hugo, Jekyll, Pelican, Eleventy, Astro, Gatsby ou encore Hexo. Certains seront très extensibles en codant ou en utilisant des extensions. J’en ai utilisé plusieurs mais j’utilise personnellement Hugo pour plusieurs sites dont celui-ci depuis plusieurs années.

Illustration d’un site statique
Illustration d’un site statique. Pas de PHP, pas de bases de données, juste des fichiers que le serveur HTTP renvoi au navigateur Web.

Intégration avec le Web Social ouvert
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Un dernier point qui me semble important au regard de l’importance des réseaux sociaux concerne l’intégration de son site avec le Web Social ouvert. Il s’agit d’un véritable plus qui s’aligne une fois de plus avec le concept de POSSE évoqué précédemment pour toucher une autre audience au travers notamment d’ActivityPub, le protocole utilisé par Mastodon, Threads, Diaspora, ou encore Pixelfed. Wordpress, Drupal, Joomla, Ghost ou encore Kirby ont tous une implémentation d’ActivityPub nativement ou au travers d’une extension. Pour les blogs sous Blogger, Medium ou encore Substack, ce ne sera malheureusement pas possible.

Mais comme vous le savez probablement, ActivityPub n’est pas le seul protocole. Avec l’arrivée de Musk au sein de l’administration de Twitter, Bluesky est apparu avec son AT Protocol et un autre protocole, Nostr, est paru en 2020. Chaque protocole est différent et non interopérables, ce qui nécessite différentes intégrations pour chacun d’entre eux. Si vous ne voulez pas vous embêter au risque de perdre quelques fonctionnalités (par exemple les commentaires), vous pouvez utiliser ou installer une instance Bridgy Fed.

Et si un jour vous souhaitez vous implémenter plus de fonctionnalités du web social ouvert, vous pourrez également regarder les protocoles comme Webmentions, WebSub (anciennement PubSubHubbub) ou encore Micropub/Microsub.

Conclusion
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Je pense que cet article est un petit peu indigeste et vous ne savez sûrement plus où donner de la tête. Mon conseil reste simple : prenez un hébergement Web avec votre nom de domaine pour y installer un Wordpress, Ghost ou Kirby ou utilisez une plateforme en ligne comme Ghost et lancez-vous. Ne vous attardez pas entièrement sur l’esthétique ni les fonctionnalités. Rédigez vos premiers articles puis améliorez votre site et votre flux de travail avec le temps. Et surtout, n’oubliez pas d’en parler autour de vous et de partager vos lectures sur les réseaux sociaux !

Il me tenait à cœur de vous partager ces quelques conseils pour vous donner envie de vous lancer à votre tour.

N’hésitez surtout pas à me contacter et à me partager vos blogs, vos expériences. C’est aussi ça le blogging, découvrir de nouvelles personnes et les passions de chacun.